Comment atteindre son plein potentiel réflectif et créatif, via la consommation ou la méditation?

marijuanacreativity

De plus en plus de gens sont ouverts à l’idée que le cannabis est beaucoup moins nocif pour la santé que la cigarette et l’alcool. Qu’il rend plus créatif, productif, peut nous faire réaliser des choses ou penser d’un autre point de vue. J’ai longtemps fait partie des adeptes de cette idée, que plusieurs auront peut-être pris pour la révélation du siècle. Que le gouvernement nous a menti et ne voulait pas qu’on découvre cette plante miraculeuse. Mais, en ayant une vie cégépienne à temps plein pour la 3e année consécutive, je trouve que c’est un peu trop blaze it 4:20 pour être juste un hasard. Je pense qu’il y a eu une banalisation extrême et que ça a des répercussions aujourd’hui.

On ne se le cachera pas, c’est pas parce que le pot est illégal qu’il n’est pas facile d’en fumer en toute liberté. Ça remplit les prisons qui, je vous l’apprend peut-être, sont une véritable industrie aux États-Unis. Entre autres, le Gangsta Rap tout comme l’introduction du crack aux USA ont été financés par la CIA pour augmenter le taux de violence dans les ghettos et remplir ces prisons privées. L’influence de la musique est bien réelle. Presque tout le monde connais la fameuse chanson de Snoop Dogg (ou le remix Dubstep), et je pense que le «smoke weed everyday» a peut-être été pris un peu trop au sérieux… par la planète entière!

Parce que sincèrement, c’est pas juste à Jonquière ou à Val-d’Or (ma ville actuelle/d’origine) que ça adonne qui a beaucoup de gens qui fument. C’est pas juste les étudiants, ou les gens de régions, des endroits isolés qui consomment. C’est tout le monde. Sincèrement, presque tous les humains les plus intelligents, créatifs, conscients et réveillés que je connaisse consomment ou ont consommé du cannabis, à quelques exceptions près. J’en ai moi-même consommé sur une base assez régulière depuis environ 2 ans. Selon mes observations personnelles, je dirais que la moitié des gens que je côtoie de près ou de loin en consomment, et de cette moitié, la moitié (si ce n’est pas plus) le fait sur une base quotidienne, ou très fréquente. Assez pour que ça devienne une habitude. Et croyez-moi, ça le devient. Encore plus pour les personnes créatives et les leaders qui apportent des nouvelles façons de penser, qui sont plus sujets à développer des dépendances (je peux le confirmer seulement en observant mon entourage). C’était le cas pour une bonne partie des grands esprits visionnaires de ce monde à travers l’histoire.

Oui, au début c’est trippant. Tu ris, tu buzz, t’as faim, t’as plein d’idées. Quand ça devient plus fréquent, tu t’habitues et c’est moins intense, mais ça stimule quand même ton cerveau, tu penses à plein de choses en même temps, d’une manière différente. Tu réalise des choses, que t’avais pas nécessairement réalisé avant. Si t’es comme moi et que tu trippes sur les pensées alternatives, les théories, les conspirations, les découvertes et l’apprentissage, tu auras probablement le désir de recommencer à consommer, pour atteindre ce niveau de réflexion là. C’est ça qui est tellement beau et attrayant du pot! Mais c’est aussi ça l’attrape. Le joint que tu fumes aujourd’hui n’est plus le joint que tes parents fumaient. Comment ressent-on ses effets? Lorsque sa fumée est inhalée, ça vient alterner nos perceptions et nos sens, en libérant ses composés chimiques, le plus connu étant le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), responsable du fameux buzz.

Pourquoi est-ce illégal?

Seule la plante de cannabis féminin produira des fleurs aux effets psychoactifs. Son partenaire masculin, le chanvre, qui contient un niveau moindre de THC (entre 0,3 et 1,5%), est avant tout la plante la plus polyvalente au monde. Ses fibres, son huile et ses graines sont utilisés depuis des siècles pour leurs nombreuses utilités industrielles, nutritionnelles, et même médicinales. C’est une ressource inépuisable, renouvelable à l’année et qui pousse partout dans le monde, peu importe les conditions climatiques. Son rendement en fibre par acre est 4 fois plus élevé que celui du bois et sa transformation en papier est moins polluante. Sa culture est aussi beaucoup moins exigeante en pesticides que celle du coton. Comment y voir un inconvénient? C’est assez simple. Imaginez que vous êtes le dirigeant d’une grosse entreprise américaine d’énergie, de coton ou pharmaceutique. Cette ressource incontrôlable, donc inévitablement très peu dispendieuse, serait une menace directe à votre industrie, et ne vous permettrait en aucun cas d’exercer un monopole, comme l’exploitation pétrolière le fait. Les millionnaires veulent tout simplement rester millionnaires.

hempuses

Les usages modernes de la plante de Cannabis

C’est donc pour couvrir des intérêts particuliers que l’histoire de la légalité du cannabis aux États-Unis a commencée à changer. Le terme marihuana, qui représentait une sorte de tabac sauvage mexicain, sans aucun lien avec le cannabis, a été emprunté pour décrire l’arrivée de cette nouvelle drogue dangereuse. La convention pour la répression du trafic illicite des drogues nuisibles, à Genève, en 1936, faisait du trafic un crime international passible de sanctions pénales. Une campagne de propagande débuta dans ces années, avec avec entre autres le film anti-drogue Reefer Madness, sorti en 1936 aux États-Unis. Un an plus tard a été adopté le Marihuana Tax Act, qui a permis la taxation de tous les acteurs commerciaux du chanvre. Cette loi entraina l’effondrement de l’industrie du chanvre.

Killerdrug

Annonce du Federal Bureau of Narcotics (créé en 1930)

Conséquences de la prohibition

La prohibition permit non seulement d’étouffer l’industrie du chanvre, mais fit aussi disparaître du même coup les connaissances qu’un homme moyen avait sur la fameuse plante. Celles-ci étaient désormais limités à : drogue du diable, qui tue, rend fou, cause des meurtres. Et, comme la prohibition de l’alcool (1919-1933 aux USA, 1919-1921 au Québec) a su le prouver, la prohibition d’une substance ne restreint en aucun cas sa consommation. Le marché noir réussit toujours à faire sa place et la demande reste aussi forte, si ce n’est pas plus. Tout ce genre de loi restreint, c’est l’étiquetage du produit et la connaissance de son contenu. C’est donc selon moi un net avantage d’une loi de ce genre ; les cultivateurs ont carte blanche pour booster leur rendement ou le niveau de buzz, de la manière qu’ils veulent. De plus, il est beaucoup plus facile pour un jeune adolescent de se procurer un du pot auprès d’un dealer, que de se sortir des cigarettes ou de la bière au dépanneur.

Le cannabis d’aujourd’hui

Donc, est-ce que le cannabis a été modifié pour être plus dangereux? Je penses que oui. C’est officiel, vous l’aurez surement entendu des milliers de fois de la part de vos parents, le cannabis est aujourd’hui beaucoup plus fort qu’il y a 20 ans. Le niveau moyen de THC est passé de 3,48% en 1985 à 8,77% en 2006. C’est sans compter les sortes comme le populaire Skunk, qui contient 16% de THC et 0% de CBC (cannabinoïdes, la bonne molécule du pot), le hash qui contient 20% de THC et l’huile qui peut en contenir jusqu’à 60%. En plus de cette augmentation drastique, des analyses de la fumée du cannabis révèlent qu’il contiendrait 360 composés chimiques, dont plusieurs sont cancérigènes et se retrouvent dans la cigarette, comme le monoxyde de carbone, la nitrosamine, les aldhéhydes réactifs. Je n’ai pas fait de recherche indépendante sur chaque composé, mais je suis convaincu qu’ils sont la cause de l’addiction, des maladies mentales et des autres maladies que nous pouvons développer (et non le pot en tant que tel). Certaines études prétendent aussi qu’il aurait un effet néfaste sur la fertilité des hommes et des femmes.

Ceux qui disent le pot ne peut pas rendre accro (chose que j’ai longtemps fait la promotion) ont malheureusement tort. Oui, c’est vrai, la dépendance physique qu’il crée est minime, si l’on compare à celle créée par l’alcool (autant physique que psychique). Mais la dépendance psychique du cannabis existe réellement. La preuve est visible au quotidien, dans l’entourage de chacun : Combien de fois avons-nous entendu l’histoire du consommateur chronique qui doit faire un sevrage pour partir une semaine à Cuba, et qui tremble après quelques jours tellement il est en manque? Plusieurs fois, car ça arrive fréquemment.

Un autre questionnement commun assez controversé : Est-ce un gateway drug? Ou en d’autres mots, est-ce que ça encourage la consommation d’autres drogues dures? Je ne pense pas, mais étant donné qu’on doit toujours passer par un dealer pour s’en procurer, l’accès à ces drogues et l’envie de s’en procurer sont multipliés. Cela mène aussi souvent à avoir un entourage qui en consomme et qui nous influence à faire de même. Je crois donc que ça nous mène indirectement vers ce mode de vie malsain.

Conséquences positives

Une des caractéristiques du cannabis est qu’il promeut la créativité, et de plus en plus de gens y croient. Ils se fient aux nombreux cas d’artistes, de musiciens et d’écrivains qui en ont consommé pour trouver l’inspiration nécessaire pour atteindre leur niveau optimal. Steve Jobs l’a cité : «La meilleure façon pour moi de décrire les effets de la marijuana et du haschish est qu’ils me rendent détendu et créatif» Je le crois, étant donné que mes plus grandes idées sont pour la plupart venues au monde sous cet effet.  Le cannabis aurait la capacité d’augmenter l’activité du rythme alpha dans le cerveau, et d’augmenter le flux sanguin dans l’hémisphère droit, ce qui est associé aux pensées holistiques et non-linéaires. Le rythme alpha et les pensées de l’hémisphère droit sont souvent associés à des states de conscience de méditation et de relaxation, qui sont à leur tour souvent associés à la créativité.

Conséquences réalistes

Ça ouvre des portes à court terme, y’a aucun doute là-dessus, mais je crois qu’à long terme, ça en ferme d’autres encore plus primordiales, sans même qu’on s’en rende compte. Parce qu’on vient qu’à procrastiner, à tout remettre au lendemain. On perd notre temps, à chiller, à puffer, à buzzer. On est pas productifs pour une cenne. Ça dépend des gens, mais on préfère souvent écouter de la musique, des vidéos qui vont nous faire rire, nous distraire, ou qui vont nous mind-blower. Ça affecte aussi notre mémoire à court terme, et si on ne mets pas nos idées sur papier immédiatement, elle s’envolent souvent à jamais.

Ça t’apprends aussi à préférer avoir un buzz que d’être à jeun. La preuve se trouve un peu partout dans la jeunesse québécoise, où on ne peut presque plus sortir au bar sans virer une brosse, (et oui, à une époque, on sortait à la taverne du coin pour socialiser) mais aussi au sein de ma technique, en Arts et Technologies des Médias : très rares sont les activités qui n’impliquent pas une consommation d’alcool (minimum). Et ceux qui y participent sans consommer se font regarder d’une drôle de façon. Je ne suis pas en train de dire que c’est à cause du pot qu’on agis ainsi, seulement qu’on pourrait trouver mieux à faire que de se décalisser la face chaque fin de semaine, alors que nous vivons la période la plus importante de l’histoire de l’univers. C’est quand même ce que la plupart des gens recherchent. Fumer le plus possible, pour être le plus gelé possible, pour trouver hilarant tout ce qui ne l’est pas, être absent, bref ne plus être soi-même. Ça doit être pour oublier qu’on vit une vie chargée, stressante, routinière et sans but réel. Bien-sûr que certains en fument pour les bonnes raisons, mais je crois qu’il existe des alternatives plus saines et véritablement spirituelles.

Pourquoi opter pour le cannabis?

Pour atteindre des stades de créativité… accessibles naturellement via la méditation? Parce que c’est plus facile? Avons-nous pensé aux conséquences à long terme? Que ça pouvait nous changer, et pas toujours pour le mieux? C’est sur qu’étant donné notre mode de vie et notre manque de connaissances et d’expérience face à la spiritualité, fumer un joint peut être plus efficace pour éveiller notre conscience que de méditer. Le problème, c’est que ça devient trop facilement un mode de vie pour trop de personnes. Ça a longtemps été le cas pour moi, jusqu’à tout récemment, où j’ai décidé d’y mettre un trait d’un seul coup. Ça peut sembler difficile, mais c’est tout une question de volonté et de prendre conscience des impacts que ça a sur nous.

Car fumer du pot, ça devient et ça reste une habitude, tellement qu’on peut parfois donner l’impression aux gens qu’on aime le plus d’avoir un plus grand intérêt envers cette plante qu’envers eux. On oublie de vivre pleinement le moment présent et ça peut profondément blesser et décevoir quelqu’un, quand elle sait qu’on aspire à bien mieux. Je sais de quoi je parle, ma mère m’avait prévenu qu’un jour, je perdrais la femme que j’aime si je continuais dans cette voie. J’aurais du l’écouter, mais mon arrogance, mon envie de tripper et ma certitude qu’il s’agissait d’une drogue douce inoffensive ont pris le dessus. J’ai peut-être développé ma pensée critique et ma créativité, mais aussi mon irritabilité, mon impatience, mon arrogance, ma nonchalance, ma négligence et ma paresse. En fumant presque quotidiennement pendant 2 ans, j’ai non seulement perdu une partie de moi-même, mais aussi une autre partie de moi, ma douce moitié qui était tout aussi importante et qui aurait apporté beaucoup plus à ma vie que ce que m’a apporté le cannabis.

Pourquoi opter pour la méditation?

Voilà la question qu’on doit se poser. Que mes craintes sur les dangers du cannabis soient véridiques ou pas, je doute fortement que ça soit la meilleure façon d’atteindre son idéal spirituel. Parfois, on l’atteint, mais aussitôt que les effets se dissipent, on replonge dans la vie normale, dans la platitude habituelle. Alors on ne veut que recommencer, encore et encore, puis on vient qu’à développer une résistance, ça nous en prend toujours plus, et on perd tout notre temps, notre argent et notre vitalité d’esprit à se rouler des joints. D’un autre côté, le pouvoir de la méditation nous permettrait d’atteindre notre idéal, de le garder et de le maintenir à son plus haut niveau sans avoir de rechute. Une façon gratuite, efficace, beaucoup plus saine et bénéfique pour l’esprit d’améliorer sa créativité, sa compassion, son focus, sa mémoire et sa matière grise, en réduisant le stress, la colère et l’anxiété.

Plusieurs diront que le pot rend pacifique, en citant Bob Marley comme exemple, mais la méditation… Pour nous convaincre de son efficacité supérieure, j’ai choisi une phrase du Dalaï Lama  :

«Si nous apprenions la méditation à chaque enfant, la violence du monde disparaitrait en une seule génération.»

Vous me direz sans doute que vos choix ne me regardent pas. Alors pourquoi est-ce que je m’acharne tant sur la vie privée des autres? Parce que la vraie révolution est la révolution des valeurs. Parce que le changement dans le monde passe par chacun de nous. Il faut redéfinir nos priorités, et mettre concrètement en action notre volonté de voir naître un monde meilleur, avec des petits gestes au quotidien, comme la compassion, l’entraide, l’éducation et le partage. Laisser de côté l’égoïsme, la compétition et penser a autre choses qu’à son plaisir personnel. Parce qu’on est tous humains, qu’on mérite tous le bonheur, le bien-être et la prospérité. Et selon moi, y’a rien de plus humain et de plus nourrissant pour l’âme que de redonner le sourire à quelqu’un qui en a besoin. On est chanceux d’être dans la situation qu’on est, qu’on se serve de cette chance pour élever les autres à notre niveau. On regretterais sans doute d’avoir perdu notre vie à passer le temps, à tourner en rond et à être un consommateur assidu.

Comparativement au cannabis, je crois que la méditation est beaucoup plus saine et a plus de chances de nous faire réaliser l’importance de ces gestes, que nous ne faisons qu’un avec l’univers et toutes ses formes de vie.

5 réponses à “Comment atteindre son plein potentiel réflectif et créatif, via la consommation ou la méditation?

  1. Excellent article, je ne savais pas pour le côté économique et ton témoignage respire de sincérité. Je suis très d’accord en ce qui concerne la méditation. J’espère que plusieurs vont vraiment prendre en considération le message que tu transmets. 🙂

    J’aime

  2. « Ça affecte aussi notre mémoire à court terme, et si on ne mets pas nos idées sur papier immédiatement, elle s’envolent souvent à jamais »

    Tellement. Alors de toute façon, à quoi bon? Je suis vraiment d’accord avec toi, sur plusieurs points. Surtout quand tu parles du marché noir : je crois sincèrement que ça incite les gens à consommer des drogues plus dures comme tu dis. Inévitablement, ceux qui nous entoure nous influencent dans notre parcours et être en contact assez fréquemment avec un dealer c’est sûr que ça aide pas à te faire des amis qui ne font pas partis du monde de la drogue. J’espère que ton nouveau mode de vie te fera le plus grand bien, et qu’il éveillera en toi la créativité, la patience, tout ce que tu recherches…

    Finalement, un gros coup de coeur pour cette phrase :
    « la vraie révolution c’est la révolution des valeurs »

    J’aime

Laisser un commentaire